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SOCIETE

Criminalité faunique : La Société civile environnementale invite le gouvernement à ne pas relâcher les efforts de lutte

La criminalité faunique fait encore parler d’elle en République démocratique du Congo avec l’arrestation à l’aéroport international de N’Djili, en moins d’un mois, de deux trafiquants des pointes d’ivoire.

Le premier, un sujet libanais identifié avec les initiales AHB, a été appréhendé, le 17 avril 2021 vers 13 heures, avec 17,6 kg de pointes d’ivoire d’éléphant dans ses valises. La cargaison a été saisie par les autorités compétentes. Vingt-huit (28) jours exactement après, c’est un sujet chinois identifié YS qui a été arrêté, le 14 mai 2021 dans les installations de l’aéroport international de N’Djili alors qu’il avait dissimulé dans des boites de lait, de l’ivoire taillé représentant 0,5 kg. Les deux affaires sont aujourd’hui en instruction devant les instances judiciaires du pays.

Ces arrestations en série sont la preuve que la criminalité faunique en République démocratique du Congo est une réalité qui est loin de faiblir malgré tous les efforts consentis par le gouvernement et les partenaires techniques et financiers.

Au nombre de ces efforts, il existe un projet de lutte contre la criminalité faunique mis en œuvre à travers un accord de partenariat signé entre l’ONG Juristrale afin d’assurer, en étroite collaboration avec l’Institut congolais de conservation de la nature (ICCN), le suivi judiciaire de cas de criminalité faunique.

Appel est donc lancé au gouvernement, surtout après avoir hissé l’environnement à un haut niveau des priorités nationales, à redoubler d’efforts dans la lutte contre la criminalité faunique. Aussi Juristrale encourage-t-elle la Vice Premier Ministre en charge de l’Environnement et Développement durable de ne ménager aucun effort pour mettre un terme à ce trafic illicite.

La RDC, rappelons-le, est un sanctuaire de beaucoup d’espèces sauvage de faune et de biodiversité. Pour les protéger, le pays s’est doté d’un arsenal normatif et réglementaire assez important et a ratifié plusieurs conventions dont la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

Malgré ce contexte, diverses formes de criminalité dont le braconnage, le commerce illicite des espèces protégées comme l’éléphant, le pangolin et d’autres produits de faune ont pris des proportions inquiétantes et représentent une menace constante sur les espèces protégées de faune de la RDC dont certaines espèces figurent dans l’annexe 1 de la CITES.

Les espèces inscrites à l’annexe 1 sont les plus menacées de toutes les espèces animales et végétales couvertes par la CITES. Le commerce international de leurs spécimens est strictement interdit, sauf lorsque l’importation n’est pas faite à des fins commerciales, mais, par exemple, à des fins de recherches scientifiques.

Aux termes de la loi n°14/003 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature, l’éléphant est une espèce intégralement protégée en RDC et il figure en annexe 1 de la CITES. Et toute infraction à la loi (braconnage, détention et commerce illégal d’ivoire d’éléphant, etc.) est punie d’une servitude pénale d’un à dix ans et/ou d’une amende de 5 à 100 millions de francs congolais. Force est de constater que malgré cet arsenal juridique et répressif mis en place dans de nombreux Etats, le trafic illicite des produits de faune, déclaré pourtant activité criminelle, ne faiblit toujours pas.

St Augustin K.

 

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