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SOCIETE

Planter des arbres n’aide pas forcément à lutter contre le changement climatique

Un groupe de scientifiques affirme, dans une étude publiée dans le Magazine scientifique français, Epsiloon, que  la reforestation ne peut se faire sur n’importe que sol, et il y a des arbres dont la présence n’est pas supportée par certains organismes vivants. Pour ces experts, dans ces conditions, la reforestation créerait plus de problèmes qu’il n’en résoudrait.

Pour croitre, les arbres ont besoin de capter ou capturer les CO2. Aujourd’hui, une bonne quantité des gaz à effet de serre, responsable de la destruction de la couche d’ozone, est absorbée par les arbres considérés, à juste titre, comme des immenses puits de carbone.

Fort de cette expérience, la reforestation est devenue une alternative crédible dans la lutte contre le changement climatique. En 2019, l’Union Européenne avait par exemple annoncé son intention de planter 3 milliards d’arbres d’ici à 2024. Même si les statistiques restent muettes en Afrique, un nombre important de pays africains consacrent également des efforts dans ce sens.

Mais si l’unanimité se dégage sur les bienfaits des arbres, beaucoup d’autres scientifiques voient les choses autrement. Pour eux, la reforestation est une équation plutôt complexe que linéaire. Dans certaines circonstances, cette approche peut s’avérer contre-productive à la modération de la température moyenne sur la terre. C’est ce qu’affirme un groupe de scientifiques dans une étude publiée dans le Magazine scientifique français, Epsiloon.

Pour ces scientifiques, la reforestation ne peut se faire sur n’importe que sol, et il y a des arbres dont la présence n’est pas supportée par certains organismes vivants. Dans ces conditions, poursuivent-ils, la reforestation créerait plus de problèmes qu’il n’en résoudrait.

Citant une autre étude britannique sur le même sujet, l’Epsiloon montre ainsi que des plantations massives de bouleaux réalisées dans la lande écossaise ont eu pour effet de déstabiliser la flore microbienne présente dans ces sols, libérant au bout du compte des émissions de carbone supérieures au gain apporté par les arbres.

Le reboisement peut donc se faire au détriment des écosystèmes déjà existants qu’il est censé revivifier, lorsqu’il se résume par exemple à imposer une monoculture de pins ou d’eucalyptus sur des sols inadaptés. « De nombreux écosystèmes se portent mieux sans arbre », tranche dans les colonnes d’Epsiloon, Diana Davis, de l’université de Californie.

D’après lui, toutes les campagnes sensibilisation à la reforestation reposent sur une mauvaise compréhension de l’écologie.

« Il faut arrêter de considérer les arbres comme une solution universelle au problème vaste et complexe du changement climatique… même si planter des arbres fait du bien au moral », a, pour sa part, plaidé Caroline Lehmann, chercheuse à l’Université d’Edimbourg.

Face à tous écueils, il est bien important de considérer une approche plus pondérée et générale sur les moyens de lutter contre le changement climatique.

En conclusion, les chercheurs appellent à explorer et développer d’autres puits de carbone souvent marginalisés, à l’image des mangroves, des prairies ou encore des tourbières, qui peuvent stocker des quantités considérables de CO2.

En marge des réunions sur la COP26 qui se tiendra sous peu à Glasgow, en Ecosse, une équipe de l’Université d’Oxford a d’ailleurs planché sur un modèle plus équilibré, selon elle, de préservation et de restauration des écosystèmes et des sols. Modèle qui pourrait déboucher, à en croire Epsiloon, sur « une réduction de 0,3°C de la température mondiale d’ici à 2085, dans le scénario d’un réchauffement à 2°C ».

Cyprien. K

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