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A HAUTE VOIX

Troisième mandat ? [Édito]

Depuis l’ouverture de la session parlementaire de mars, de folles rumeurs agitent les réseaux sociaux. L’une des plus révoltantes prête au président Tshisekedi l’intention de changer de constitution en vue de s’offrir un troisième mandat. Mandat du reste inconstitutionnel en RD Congo. Il est temps de démêler le vrai du faux afin de rassurer les citoyens et les partenaires.

Logiquement, il est acquis qu’à la suite des réformes exigées par la société congolaise en prévision des scrutins de fin 2023, le parlement modifiera certains articles de la Constitution aux fins de conformer celle-ci aux réajustements induits par la nouvelle loi électorale. Notamment, l’option d’élire au suffrage universel les sénateurs, les gouverneurs de province et leurs adjoints afin de décourager l’endémique corruption. Mais aussi le choix du mode de scrutin, la présidentielle à un ou deux tours, le vote ou non de la diaspora, l’invalidation des candidats et suppléants issus d’une même famille biologique, le rejet des candidatures d’un même individu à divers mandats électifs.

Logiquement, même les papes de la désinformation soutiennent que le parlement retouche la Constitution au nom et à la demande du peuple. Mais, de là, évoquer des changements visant un 3ème mandat, il n’y a pas de lien de cause à effet. Sauf une vaine intention de désacraliser le chef de l’État.

Tout aussi logiquement, Tshisekedi, qui en est à son premier mandat, ne peut pas se projeter dans un 3ème alors que le peuple attend son premier bilan en décembre 2023. C’est seulement quand il aura réussi au test qu’il sera encouragé à solliciter un 2ème mandat de cinq ans.

Cessons donc de distraire l’opinion publique avec des rumeurs aussi fantaisistes qu’hallucinantes. Tshisekedi, croyons-nous, sait où il va. Les courtisans font leur boulot. Les aigris, le leur. Les uns et les autres ne prient que pour leur chapelle.

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