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SOCIETE

Kinshasa : Malgré l’interdiction du gouvernement, les commerces reprennent à Matadi Kibala

Les activités économiques commencent à reprendre petit-à-petit au marché Matadi Kibala situé dans la commune de Mont Ngafula, deux mois après la décision des autorités compétentes de fermer ce lieu de négoce et de le délocaliser sur un nouveau site.

Quelques vendeuses des épices, légumes, pain, et certains marchands des habits, babouches, sachets, … étalent clandestinement leurs produits avant et après le passage des éléments de la Police nationale congolaise, a-t-on constaté sur place.

La plupart de ces commerçants qui y retournent sont ceux qui ont été chassés, il y a deux mois, de ce marché pirate.  Et pourtant, des policiers sont déployés sur le lieu pour faire observer la mesure du gouvernement. Ils interdisent toutes les activités commerciales. Malheureusement, les tenanciers de certains dépôts de produits viviers continuent de vendre clandestinement.

Au-delà de l’ordre imposé par ces hommes en uniforme, les commerçants qui se sont confiés à notre reporter, déplorent du fait que les conditions ne sont pas réunies pour délocaliser le marché Matadi Kibala et y repartir les étals.

« Quand nous allons à acheter les étals au nouveau marché qu’on nous a  érigé au niveau du Camp PM (police militaire), nous nous retrouvons de fois devant un dilemme : un même étal est vendu à trois voire quatre personnes et ceux qui ont déjà acheté les étals, ils ne les occupent pas jusqu’à présent. Ils sont généralement chassés par les hommes en uniforme. Cette situation nous inquiète », a dénoncé une vendeuse sous couvert d’anonymat. Avant de renchérir : « Il n’y a pas moyen de vendre ici au marché Matadi Kibala, car nous sommes poursuivis par des policiers qui nous bastonnent de fois, nous arrêtent à chaque fois que nous exposons nos articles. Après nous les avoir confisqués, ils nous exigent de payer une amende de 20 000 FC, voire plus, avant de les récupérer aux postes de police ». 

« Nous ne savons plus comment nourrir nos familles, nous qui vivons grâce aux activités quotidiennes », a déploré Trésor, vendeur de sachets. Et de poursuivre : « On commence à nous ravir nos biens  en nous demandant d’aller au marché Camp PM où il n’y a même pas assez de place. D’ailleurs, on nous vend les étals à 60.000 FC, 50.000 FC, 40.000 FC. Le dernier prix est 35.000 FC. Nous qui essayons de vendre à la criée sommes menacés par des policiers qui nous extorquent nos biens. Nous ne savons à quel saint se vouer ». Vingt-cinq personnes, en majorité des vendeuses au marché Matadi Kibala, dans la partie Ouest de la ville de Kinshasa, étaient mortes électrocutées, mercredi 2 février, à la suite de la coupure d’un câble électrique à haute tension de la Société nationale d’électricité (SNEL). 

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