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A HAUTE VOIX

Un avocat inattendu

Quelle humiliation que de porter le costume de député provincial ? Impayé depuis de longs mois, il ne peut subvenir ni à ses propres besoins de chef de famille, ni à ceux d’un leader politique de proximité, censé résoudre les petits problèmes quotidiens de ses électeurs. La faute, ce n’est pas à lui, cadre politique, qu’il faut l’imputer mais à l’État, son employeur.

Voici que survient un avocat inattendu, F.A. Tshisekedi Tshilombo. Il a plaidé, le 20 mai, la cause des députés provinciaux au cours du 54ème Conseil des ministres. En insistant sur le fait que les députés provinciaux « seront appelés, dans les jours qui viennent, à assurer un contrôle de la bonne exécution du Programme de développement des 145 territoires ».

Humainement parlant, quelle pourrait être l’attitude d’un agent public impayé mais qui se trouve impliqué, inopinément, dans la gestion des millions de dollars destinés aux travaux publics ? La réponse est qu’il ne faut jamais tenter le diable.
Détenant en mains une carte maîtresse pour affirmer sa gouvernance dans le rapprochement avec les compatriotes du Congo profond, Tshisekedi a été mieux inspiré pour entrer en phase avec les députés provinciaux. Un relais incontournable dans les enjeux socio-politiques de l’heure.

Ainsi se justifie l’ordre donné aux Ministères du Budget et des Finances pour que les dotations budgétaires allouées aux Assemblées provinciales au titre de fonctionnement et de rémunération « soient transférées de manière régulière et dans la totalité des échéanciers programmés ».
Plus pragmatique, Tshisekedi a enjoint aux Budget et Finances de procéder « aux engagements et aux paiements réguliers et exhaustifs des dotations budgétaires transférées aux provinces au titre de rémunération, le cas échéant, d’arriérés de rémunération et de fonctionnement telles que prévues dans la Loi des finances en cours d’exercice ». Qui contredirait la vision du chef de l’État ?

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