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RDC – Belgique : cap vers la construction de l’avenir

Construire l’avenir en synergie parfaite et regarder dans la même direction. Tel est le leitmotiv qui, dorénavant, devra caractériser les relations entre le Royaume de Belgique et la République Démocratique du Congo. C’est autour de ce message fort que s’est cristallisé le tête-à-tête, mercredi 8 juin 2022, entre le président Félix Antoine Tshisekedi et le roi Philippe au Palais de la Nation.

Pour le chef de l’État congolais qui s’exprimait devant la presse de deux pays à l’issue de cet entretien, c’est important de redynamiser les relations entre la RDC et son ancienne métropole, la Belgique, qui passe pour être la porte d’entrée de l’Europe politique, diplomatique et des affaires.

le chef de letat congolais et le roi de la belgique sexprimant devant la presse de deux pays a lissue de leur entretien
Le chef de l’État congolais et le Roi de la Belgique s’exprimant devant la presse de deux pays a l’issue de leur entretien.

Dès lors, le futur que les deux nations veulent désormais bâtir aura été au centre des discussions, a-t-il révélé, tout en mettant en sourdine un passé, à la fois glorieuse et douloureuse, dont il s’est gardé de ressasser les souvenirs. Au nombre de ces secteurs censés être impulsés au nom d’une coopération belgo-congolaise revitalisée et fructueuse, il a cité, entre autres, l’éducation, la santé, les infrastructures, les assurances, les banques, etc.

À ce sujet d’ailleurs, le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, avait lors du briefing organisé par le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, le lundi 6 juin 2022, en prévision de l’arrivée du roi des Belges en RDC, annoncé que le royaume de Belgique prévoit de décaisser une enveloppe globale de 250 millions d’euros en faveur de la RDC pour la période allant de 2023 à 2027.

Pour sa part, le président Félix Tshisekedi a mis une emphase particulière sur la stabilité du pays sans laquelle toute perspective de paix serait illusoire. C’est donc pour lui, une priorité pour laquelle la RDC attend un accompagnement de la Belgique.

Programme de développement des 145 territoires

Tout en se félicitant de la reprise de la coopération militaire entre la RDC et la Belgique, le chef de l’État congolais a aussi épinglé les difficultés que traverse le peuple congolais au quotidien, avec à la clé, le Programme de développement des 145 territoires. « Là-dessus, a-t-il indiqué, la Belgique peut faire valoir son expertise dans certaines sections de ce Programme qui offre maintes opportunités d’investissements ».

Pour le Premier ministre belge, Alexander de Croo, deux messages essentiels sous-tendent la visite du couple royal belge en RDC. Outre le regard à porter sur le passé pour y tirer les enseignements susceptibles d’entrevoir l’avenir avec optimisme, il a également cité l’amélioration significative du sort des populations congolaises. Il a promis l’accompagnement de son pays notamment dans la lutte contre la corruption, la réforme du système judiciaire et d’autres en cours initiées par le gouvernement congolais.

Évoquant la situation à l’Est de la RDC actuellement en proie à une forte tension, le Premier ministre belge a indiqué que la RDC a le droit de défendre son intégrité territoriale aujourd’hui menacée. Et d’ajouter que la Belgique était prête à jouer un certain rôle aux fins de rétablir les équilibres rompus.

Le passage du roi Philippe au Palais de la nation, un site historique chargé de signification, a été ponctué par la visite de la salle du Congrès ainsi que par la plantation de deux arbustes au jardin pour symboliser un nouveau départ dans les relations belgo-congolaises.

Le « mea culpa » de la Belgique

Dans la foulée, le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, a accompagné son hôte de marque, le roi Philipe de Belgique, au Palais du peuple. L’adresse attendue du Souverain belge aux représentants de la nation, députés et sénateurs réunis en Congrès, avait tout l’air d’un mea culpa de la Belgique plus que jamais décidée à tourner la page triste de l’époque coloniale avec ses travers et ses excès.

le souverain belge au palais du peuple a kinshasa
Le souverain belge au Palais du peuple à Kinshasa

Le Souverain belge a, pour sa toute première visite en RDC, tenu à réaffirmer ses profonds regrets, faisant un clin d’œil à tous ceux qui en souffrent encore aujourd’hui dans leur chair. Le régime colonial, a-t-il dit, « était basé sur l’exploitation et la domination, privilégiant la relation inégale, en soi injustifiable, marquée par le paternalisme, la discrimination et le racisme ».

Et d’ajouter que la présence belge au Congo d’avant 1960 avait néanmoins laissé un héritage ayant ancré le pays dans ses frontières actuelles. « La préservation de l’intégrité territoriale du Congo est une préoccupation majeure que partage la Belgique », a-t-il rassuré. Tout en reconnaissant qu’avant l’indépendance, le futur Premier ministre, Patrice-Emery Lumumba, prônait déjà le maintien de l’unité de la nation congolaise, le roi Philipe s’est dit préoccupé par l’instabilité qui prévaut actuellement à l’Est de la RDC. « Cette situation ne peut plus durer », a-t-il martelé, ajoutant « qu’il en va de notre responsabilité à tous d’y remédier ».

Le soutien de la Belgique, quant à ce, est donc acquis. Cela, a-t-il dit, pourrait se traduire par un plaidoyer au niveau des instances internationales en faveur de toute initiative visant le développement harmonieux de l’Afrique des Grands Lacs. Au-delà des relations d’État à État, le Souverain belge a mis en exergue les liens interpersonnels, riches et variés, tissés entre les Belges et les Congolais lesquels permettent aujourd’hui de construire l’avenir.

« Nous avons intérêt à unir nos forces pour répondre ensemble à nos nombreux défis communs. Cela requiert un grand sens de collaboration, un vrai partenariat d’égal à égal et une créativité à la hauteur des défis actuels », a déclaré le Roi Philipe plus d’une fois ovationné par les congressistes.

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