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CINQ QUESTIONS

Cinq questions à Trésor Mpanda (*)

1. Quelle lecture faites-vous des manifestations hostiles à la Monusco qui ont tourné malheureusement aux émeutes, au Nord-Kivu et Sud-Kivu ?

Ce qui se passe au Nord Kivu relève d’un manque de communication de part et d’autre. D’une part, la Mission onusienne pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) devrait plus communiquer avec la population sur ses actions, et d’autre part, les autorités congolaises doivent nous dire clairement les lignes d’intervention de la Force onusienne à leurs côtés pour qu’on analyse les failles de part et d’autre en ce qui concerne le problème d’insécurité dans la partie Est de notre pays et qu’on dégage des responsabilités. Bien que la revendication des habitants du Nord-Kivu reste légitime mais le mieux serait de le faire sans violence. A ce stade, la population qui a perdu confiance à la Monusco a besoin de savoir la position des autorités congolaises face à la présence de la Monusco en RDC.

2. Que dites-vous de la résurgence de l’insécurité dans la partie orientale de notre pays ? 

La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC se présente comme l’unité de mesure du poids diplomatique. Une situation dont notre pays risque gros car, c’est tout le monde qui veut attirer son attention (de nos dirigeants) comme pays solution et derrière le dos, faire passer des agendas cachés. Ce qui est appréciable au niveau interne est que face à cette situation, la population congolaise reste unie et se range derrière l’armée et ça interpelle l’opinion internationale bien que pas à la vitesse voulue.

3. Comment réagissez-vous à la dernière sortie médiatique de Jean-Marc Kabund ? 

Le problème avec certains de nos politiciens réside dans le fait qu’on pense mieux faire l’opposition lorsqu’on a perdu ses propres intérêts dans le camp qu’on combat. Ça donne l’impression de faire, non une opposition contre un régime ou un système mais une opposition contre des personnes avec qui on a des différends. 

4. Est-ce la même lecture que vous faites aussi de la sortie médiatique de Franck Diongo qui a divorcé d’avec le président Félix-Antoine Tshisekedi ? 

On est à la vieille des échéances électorales et c’est normal d’assister aux sorties médiatiques des acteurs politiques. Sa déclaration de se porter candidat (Ndlr : à la présidentielle de 2023), c’est un moyen de faire pression (sur l’actuel régime) pour la tenue des élections à ce moment où l’opinion politique émet des doutes concernant l’organisation des élections dans le délai. Nous sommes dans la démocratie et les acteurs politiques avisés prennent l’avance dans des communications électorales pour mobiliser la masse électorale. Cela, pour  appeler d’autres acteurs politiques à se joindre à leurs côtés pour nouer des alliances.

5. Le débat se focalise de plus en plus sur le bilan de Félix-Antoine Tshisekedi. Qu’en dites-vous ?  

On juge la gestion sur base d’un bilan. Alors faire des analyses sur le bilan de la gestion du président s’avère logique, car il faut apprécier l’évolution de la courbe avant et pendant sa gestion, et cela doit être fait suivant son programme d’actions. Cependant, en matière de bonne gouvernance, il revient au chef de l’État de faire ce qu’on appelle la redevabilité qui est un exercice de la bonne gouvernance pour donner des réponses de l’exécution de son programme de campagne pour justifier son bilan. On ne juge une gestion que sur base d’un bilan, et des gens s’apprêtent à un tel exercice parce qu’on est en train de pressentir sa candidature aux prochaines élections. 

(*) Analyste politique

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