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Après la course perdue à la Primature : Kamhere vers un forcing au perchoir de l’Assemblée nationale

Le quotidien Le Potentiel avait vu juste ! Il y a exactement deux mois que le journal a publié un article inspiré sur la création des groupuscules au sein de l’Union sacrée de la nation (USN), au lendemain de l’investiture du président réélu, Félix-Antoine Tsisekedi Tshilombo. Le Potentiel dénonçait des agendas cachés de certains acteurs politiques aux ambitions démesurées et prêts à jouer le tout pour tout. A ce jour, avec tout le temps que l’informateur a mis pour trouver un accord de gouvernement, l’opinion est assez mature pour comprendre ce qui se trame derrière les rideaux.

La création du « Pacte pour un Congo retrouvé (PCR) » n’a été qu’une préfiguration d’un plan obscur que concoctait Vital Kamerhe. Certes, le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) est un animal politique congolais mais, l’homme a souvent très mal joué sa carte au point de salir son nom dans l’opinion.

Aujourd’hui, l’opinion assiste à une sorte de forcing de Vital Kamhere qui, comme le disait le feu président Mobutu, le « pacificateur » est prêt à « signer des accords avec le diable » pour occuper mordicus, la présidence de l’Assemblée nationale. Or, l’ancien président de la Chambre basse du Parlement qui tient à retrouver ce fauteuil, avait soutenu qu’il n’était « ni candidat à la Primature, encore moins à la présidence du bureau de l’assemblée nationale ».

Seuls les dupes pouvaient croire à une telle démagogie légendaire. En créant son PCR, Kamerhe avait estimé que l’objectif visé par son camp, était de « renforcer la cohésion au sein de l’Union sacrée ; ramener la discipline pour que tous, nous sachions que n’avons plus droit à l’erreur. Nous devons tout faire pour que nous n’épargnions aucun effort afin que des idées du Président de la république se transforment en actions et répondre ainsi aux besoins de notre population ».

Kamerhe avait encore affirmé qu’il n’était plus question d’une quelconque ambition de partage de pouvoir mais, de « cohésion et l’obsession d’accompagner le Chef de l’Etat dans la réussite du pari qu’il a pris avec le peuple congolais ». A ce jour, tout porte à croire que le PCR était capable, non pas de « créer la cohésion » mais plutôt, de semer la confusion et la désunion au sein de la famille politique qui a milité pour la réélection de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême.

Si le ridicule pouvait tuer

Le récent passé de Vital Kamerhe, caractérisé par des détournements présumés des fonds destinés au programme des cent jours du premier mandat du Chef de l’Etat, le colle encore à la peau. Bien que blanchi par la Justice, l’homme devrait se remettre en question et reconsidérer ses ambitions, au regard de son emprisonnement honteux, alors qu’il occupait le poste de directeur de cabinet du Président de la République.

Vital Kamerhe, redevenu député national au terme des législatives du 20 décembre 2023, se livre actuellement en spectacle au Palais du peuple, en affichant, à travers faits et gestes, ses ambitions pour le perchoir du bureau définitif de la Chambre basse du Parlement. Alors que le calendrier pour l’enregistrement des candidatures pour le bureau définitif de cette institution et la campagne électorale n’est pas encore fixé, le Palais du peuple devient curieusement le théâtre de scènes montées de toutes pièces, aux allures d’une pré-campagne de celui qui se fait appeler : « Mwalimu ».

En marge des plénières organisées par le bureau provisoire de l’Assemblée nationale, c’est quand-même étonnant de voir des individus instrumentalisés par l’entourage du président de l’UNC, ovationner ce dernier à l’occasion de chacune de ses entrées au sein de l’hémicycle.

Il sied de rappeler que des applaudisseurs pro-Kamerhe se sont livrés récemment à des scènes de dérapages, allant même à passer à tabac un citoyen congolais dans l’enceinte du Palais du peuple. La vidéo de cet incident est devenue virale sur les réseaux sociaux. Le péché de la victime de cette agression barbare et inadmissible est de s’être exprimé librement, en dénonçant les détournements des fonds alloués à la réalisation du programme des 100 jours du premier mandat du Chef de l’État.

Ces détournements qui ne sont un secret pour personne, avaient donné lieu à un procès qualifié du siècle, diffusé à la radio-télévision nationale. Il avait débouché sur la condamnation de l’ex-directeur de cabinet de Félix Tshisekedi et de certains de ses proches dont des biens ont été même saisis par la justice, avant que la condamnation ne tourne en acquittement.

Nécessité d’un partenaire loyal et sincère

Par ailleurs, contrairement à ce qu’il fait croire, l’homme est loin d’être un rassembleur, si l’on en croit à sa gestion clientéliste de la chose publique et même de son propre parti politique. La démission de Totshumany Kisombe, cadre de l’UNC et le témoignage que ce dernier fait à ce sujet, en disent long. Selon Totshumany, « Kamhere a plongé son parti dans la versalité, escroquerie, hypocrisie et non sincérité à l’endroit de Félix Tshisekedi et d’autres partenaires politiques de l’Union sacrée de la nation ».

Kamerhe prétend aussi être le candidat du Chef de l’Etat et de l’Union sacrée pour le perchoir de la Chambre basse. Mais, ce scénario est loin de la réalité. Car, selon certaines indiscrétions, Fatshi n’a jamais donné son avis favorable à propos de la candidature de Vital Kamhere. Même son de cloche à l’Union sacrée où aucune réunion ne s’est tenue pour statuer sur la question.

Pendant ce temps, plusieurs observateurs qui se souviennent encore du fameux procès de 100 jours, estiment que Fasthi ne se permettra pas de confier l’Assemblée nationale à Kamhere. Car, ce serait une grave erreur que « Béton » pourrait regretter pour ce second et dernier mandat.

Même à l’UDPS, Kamerhe est loin d’inspirer confiance. Surnommé « Caméléon » par le passé, l’homme peut changer de couleur s’il prenait le perchoir. Car, sa vidéo lors du mariage de l’enfant du rwandais James Kabarebe, est encore fraiche dans la mémoire collective de tout congolais. Qui sait si Vital jouerait le rôle qu’avaient joué en son temps Jeannine Mabunda et Alexis Thambwe Mwamba, à l’époque de la coalition FCC – CASH de triste mémoire ?

Au regard des enjeux du second mandat du Chef de l’Etat, une telle erreur ne devrait être commise. Un partenaire loyal et sincère ferait un bon président de l’Assemblée nationale pour aider le Chef de l’Etat à réaliser des grandes réformes annoncées dans son programme.

La bataille de la Primature étant perdue, Kamerhe serait en train d’appuyer sur l’accélérateur pour obtenir le perchoir de l’Assemblée nationale.

Rédaction

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