L’ancienne danseuse de l’orchestre Empire Bakuba, Jolie Bébé, de son vrai nom Ndoza Joséphine, est toujours là. Elle vit à Orléans en France. Mais elle a arrêté la danse. Dans l’interview ci-dessous, l’artiste exprime notamment sa gratitude envers Jean-Baptiste Kabasele Yampanya wa ba Mulanga alias Pépé Kallé, son mentor, dont la disparition, depuis bientôt 22 ans, a entrainé par ricochet la dispersion du groupe.
Jolie Bébé, qu’êtes-vous devenue ?
Je suis là ! Je suis toujours Jolie Bébé, cette ancienne danseuse de l’orchestre Empire Bakuba que les mélomanes connaissent et admirent. Je vis tranquillement à Orléans en France. Mais l’âge avançant, j’ai arrêté la danse. De plus, ça ne paie plus du tout.
La musique et la danse ne vous manquent-elles pas ?
Au début, oui. Mais avec le temps, je me suis habituée. Ça va. Je peux visionner les images de la musique et de la danse à la télévision ou sur des chaines Youtube, cela ne me dit plus rien. L’envie n’y est plus et je me porte bien ainsi.
Avez-vous gardé contact avec vos anciens camarades de l’orchestre Empire Bakuba ?
J’ai gardé contact avec certains, notamment Djuna Mumbafu, Dokolos, Dominique Mabwa, Papy Tex, Elvis Nkunku, Kinanga « Boeing 737 » et bien d’autres. Mais j’avoue que j’ai perdu de vue plusieurs de mes anciens camarades de l’orchestre Empire Bakuba.
Aujourd’hui, quelles sont vos relations avec Matolu Dode Papy Tex et José Dilu Dilumona, les deux grands de l’orchestre Empire Bakuba, à l’instar de Pépé Kallé ?
Je suis restée en bons termes avec Papy Tex. Le problème est que nous n’habitons pas dans la même ville. Il vit en région parisienne où il s’est établi. Moi, je suis à Orléans, la capitale de la région Centre-Val de Loire. On se voit souvent quand les circonstances l’exigent, notamment lors des cérémonies festives ou funéraires. Par contre, j’ai perdu contact avec le président Dilu. Depuis que j’ai quitté Kinshasa en 2003, je n’ai plus de ses nouvelles. J’espère qu’il va bien.
Quel souvenir gardez-vous de Pépé Kallé ?
Que de bons souvenirs ! C’est lui qui m’a créé artistiquement. Il m’a façonné et m’a fait découvrir le monde, grâce aux nombreux voyages que nous avons effectuée ensemble dans le cadre de nos activités musicales. Jamais je n’aurai pensé vivre cela ! Je pourrais même l’exprimer ainsi : Et Pépé Kallé… créa Jolie Bébé. C’était un grand Monsieur. Sa mort est une cicatrice douloureuse à vie. Cette épreuve a été très difficile à vivre. Pépé Kallé me manque beaucoup. Le 29 novembre prochain, nous allons célébrer le 22ème anniversaire de sa disparition. Toujours une journée difficile à passer.
Avez-vous de temps en temps une pensée pour Emoro, votre collègue de danse ?
Évidemment, oui. Nous avons travaillé ensemble pendant 2 ou 3 trois ans. Il est normal que j’aie de temps en temps une pensée pour lui. C’est humain, non ?
Quel bon souvenir gardez-vous de l’orchestre Empire Bakuba ?
C’est grâce à cet ensemble musical que les gens m’ont découvert. Si les gens me reconnaissent partout où je passe, dans la rue, dans des films vidéos, à la télévision…, c’est grâce à l’orchestre Empire Bakuba. Il faut que je le reconnaisse. Ça restera gravé dans ma mémoire.
Et le mauvais ?
La disparition de Pépé Kallé qui a entrainé indirectement la dispersion du groupe. Les relations entre artistes musiciens et camarades se sont distendues, sont devenues difficiles, voire inexistantes, et c’est vraiment dommage. Pépé Kallé était le seul à pouvoir nous rassembler. Hélas !
Si vous avez un mot à adresser à vos admirateurs et admiratrices, ce serait lequel ?
Je sais que je manque à mes admirateurs et admiratrices. Eux aussi me manquent. Leur marque de sympathie me va droit au cœur. Ils ont toujours témoigné du bien à mon égard. Je leur dis un très grand merci.
Propos recueillis par Robert Kongo, correspondant en France