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Attaque de Rutshuru : Le M23 et le Rwanda défient la communauté internationale

Les rebelles du M23, qui ont attaqué des positions des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Tchanzu, Runyonyi, Ndiza, Tchengerero et les environs en territoire de Rutshuru depuis la nuit du dimanche 27 au lundi 28 mars, ont abattu, mardi 29 mars 2022, un des deux hélicoptères de reconnaissance de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco). L’information a été livrée officiellement à la presse, mardi 29 mars, par le général de brigade Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu.

« Cet hélicoptère de la Monusco avait à son bord huit casques bleus membres d’équipage et observateurs des Nations unies qui étaient en pleine mission inoffensive d’évaluation des mouvements des populations causés par les attaques du M23 dans la région, en prévision des actions humanitaires à entreprendre », a indiqué le général de brigade Sylvain Ekenge.

Il a fait également savoir à la presse locale (à Goma) que les Forces armées de la République démocratique du Congo et la Monusco sont à pied d’œuvre sur le terrain pour retrouver l’appareil et les potentiels survivants.

Cette nouvelle est confirmée par le Bureau de l’information de la Monusco à Goma qui note que, c’est depuis midi du mardi 29 mars que le contact a été perdu avec l’un de ses hélicoptères en mission de reconnaissance dans la zone de Tchanzu.
Pendant ce temps, les dernières informations obtenues des sources locales à Rutshuru font savoir que les FARDC sont passées à l’offensive pour récupérer les entités attaquées par le M23. Elles auraient capturé à nouveau un bon nombre de rebelles M23 près de Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda où le calme est revenu.

Sur place à Goma, la coordination provinciale de la Société civile du Nord-Kivu, qui s’est adressée également à la presse locale, appelle le chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi à « être très attentif » aux alertes des forces vives de la province et à déjouer les diversions du M23 et ses alliés qui risquent de déconnecter les FARDC dans les autres zones opérationnelles.

« Le chef de l’État devrait aussi amplifier les voies diplomatiques pour que la communauté internationale, dans son ensemble, décourage les appétits démesurés du Rwanda qui soutient les rebelles M23 et de s’abstenir d’intégrer au sein des FARDC, de la Police nationale congolaise et de l’administration publique les rebelles », a indiqué le président de la Société civile du Nord-Kivu, John Banyene.

Entre-temps, à Kinshasa, le député national Juvénal Munubo, élu du territoire de Walikale, a déposé une question orale avec débat au bureau de l’Assemblée nationale adressée au ministre de la Défense nationale, afin d’éclairer l’opinion nationale sur les vraies causes de la résurgence des attaques du M23 au Nord-Kivu.

L’ambassadeur du Rwanda interpellé

Par ailleurs, l’ambassadeur du Rwanda, Vincent Karega était invité, mardi 29 mars 2022, par le ministre des Affaires étrangères, à la suite des attaques et incursion menées par le M23 soutenue par l’armée rwandaise.

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Selon des sources, le diplomate rwandais devait fournir des explications au gouvernement congolais sur la situation autour de l’attaque de deux localités du territoire de Rutshuru. Il est aussi question de discuter de la manière de régler durablement ce problème du M23 et les groupes résiduels qui dérangent les paisibles citoyens dans l’Est du pays.
On rappelle qu’au cours de cette attaque, les FARDC annoncent avoir mis la main sur deux militaires rwandais.

Il convient de rappeler que les rebelles du M23 avaient été accusés de mener une incursion, dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 novembre 2021, dans l’Est de la RDC où ils avaient pris le contrôle des mêmes villages (Tchanzu et Runyonyi), situés près de la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda.

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