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A HAUTE VOIX

Un air de printemps [Édito]

Le ministre de l’Économie déchu à l’Assemblée nationale par une motion de défiance ! Une première. ’’L’incident’’, ou ’’le haut fait d’armes’’, est immensément exceptionnel que la mémoire collective se doit de l’enregistrer aux fins d’en restituer la quintessence aux générations futures.

En effet, par une écrasante majorité, 277 députés avaient soutenu la motion. 79 s’y étaient opposés. Douze seulement s’étaient abstenus. De nombreuses leçons sont à tirer.

L’Union sacrée pour la nation, majoritaire au parlement, a bouffé son propre rejeton. Pour le cas d’espèce, aucune Autorité morale n’a pu ou voulu donner des consignes. Au finish, la chute du ministre donne à penser que le parlement inaugure, enfin, son premier air de printemps. Une démarche salvatrice susceptible de conforter l’élan démocratique et de tuer les solidarités politiques partisanes, anti-patrie et anti-peuple.

Tout de même, quelques questions. Le ministre a-t-il été à la hauteur de ses responsabilités depuis qu’il occupe ce poste ? Aurait-il, sur un coup de tête, mécontenté ses pairs ou la hiérarchie du parti au point de se voir lâché d’une si brutale manière ? Se serait-il, au contraire, agi d’un règlement de comptes ?

Quelles que soient les couleurs politiques des tombeurs du ministre, la leçon qui vaille la peine d’être répercutée tant que le pays cherchera ses élus et ses gouvernants, c’est de rappeler à ces derniers le caractère contraignant de la redevabilité. Ou, à défaut, la sanction sous forme de motion de défiance.

Face à ce premier cas qui fait jurisprudence, les ministres réalisent désormais combien ils sont vulnérables. La crainte de tomber à leur tour, dans des conditions semblables, doit réveiller leur conscience. Car nul autre exemple ne peut servir de pédagogie aux gouvernants que la déchéance du pauvre ministre de l’Économie.

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