LePotentiel
Image default
NATION

Accès à l’électricité en RDC : le ministre Olivier Mwenze à la recherche des pistes de solutions

Le taux d’électrification rurale est actuellement estimé à moins de 1%. Il n’est donc pas surprenant que l’électricité ne représente qu’une maigre part de la consommation énergétique nationale.

Dans l’optique de matérialiser la vision du chef de l’État, Félix Tshisekedi, consistant à placer le peuple au centre de tout intérêt, le ministre d’Etat en charge des Ressources hydrauliques et Électricité, Olivier Mwenze Mukaleng, a entamé, samedi 9 avril à Kinshasa, des visites d’inspection dans le réseau de distribution d’électricité.

Accompagné de quelques élus nationaux de Kinshasa, le Warrior Olivier Mwenze Mukaleng a, au cours de cette visite d’inspection des CVS, cabines et canalisations aériennes et souterraines de Kinshasa Est, fait un constat amer : tout est à refaire, matériels vétustes, occupation illégales des servitudes de la SNEL, insuffisance du personnel…

Il convient de souligner que le chef de l’État Félix Tshisekedi avait déclaré lors de l’ouverture du premier forum national sur l’énergie électrique en RDC en août 2019 que depuis la finalisation du site d’Inga II en 1982, la RDC n’a plus connu d’avancées significatives dans le développement de la production d’énergie électrique.

« En 1982, nous comptions environ 28 millions d’habitants pour une capacité installée de l’ordre de 2 442 Mégawatts. Nos capacités actuelles se situent à 2 625 Mégawatts pour près de 80 millions d’âmes ».

« Pourtant, ajoute-t-il, la politique énergétique adoptée en 2009 fixait comme objectif un accroissement des capacités installées de 360 Mégawatts par an. Et de poursuivre qu’en 2011, alors qu’on évaluait le taux d’accès à l’énergie pour nos populations à 9%, la RDC s’inscrivait dans la résolution de l’ONU visant l’atteinte de l’accès universel à l’électricité à l’horizon 2030. Aujourd’hui, on évalue le taux d’accès à 8%, ce qui confirme le recul », avait-il noté.

C’est l’un des nombreux paradoxes de la RDC. Le pays dispose d’un potentiel hydroélectrique parmi les 5 plus importants au monde, estimé à 100 Mégawatts.

Et pourtant, selon la Banque mondiale, si l’électrification se poursuit au rythme de ces 10 dernières années, 80% de la population vivra toujours sans accès au réseau électrique d’ici à 2030.

De Terre Jaune à N’Djili en passant par Masina, le district de la Tshangu a constitué la première étape de contrôle. Accompagné d’une forte délégation de la Société nationale d’électricité (SNEL), le ministre d’Etat, ministre des Ressources hydrauliques et Électricité a constaté que certains sites appartenant à la Société nationale d’électricité ont été spoliés par des particuliers et, d’autres mal entretenus par la Snel.

Il a, par ailleurs, noté qu’au-delà des problèmes liés à la production de l’énergie électrique insuffisant pour la RDC, s’ajoute celui de maintenance et de suivi, particulièrement au niveau de la distribution de l’électricité à Kinshasa.

Pour pallier cette carence, Olivier Mwenze a personnellement effectué cette descente dans quelques agences de la Snel/Kinshasa, dans sa partie Est, dans l’optique de s’enquérir de la situation dans laquelle se trouve la population afin d’y remédier.

Par la suite, le ministre a relevé aussi l’insuffisance du personnel au niveau des services de vente et de maintenance.

L’objectif poursuivi, note-t-il, est d’améliorer le service de fourniture en électricité.

« On parle aujourd’hui de la production qui peut être améliorée. Mais si à l’arrivée, la perte est évaluée à 40%, cela signifie que seul 60% d’énergie électrique est desservie à la population. C’est inadmissible. Beaucoup d’efforts doivent être consentis pour fiabiliser le service auprès des abonnés », dit-il.

Le désarroi est immense

Après le constat fait avec quelques députés nationaux, élus de Kinshasa, le ministre d’Etat en charge des Ressources hydrauliques et Électricité a rassuré que la situation pourra s’améliorer après évaluation.

« Le lancement de cette mission va se dérouler pour une durée déterminée. Au bout de cette étude, il y aura des concertations avec les responsables de la Snel pour des orientations précises afin que la situation s’améliore », a rassuré Olivier Mwenze Mukaleng.

Le député Auguy Kalonji a, pour sa part, indiqué qu’il était important d’alerter les autorités compétentes sur le risque que court la population. Il était plus que temps, dit-il, que les responsabilités soient établies afin d’éviter le drame vécu récemment à Matadi Kibala.

« En tant qu’élus du peuple, nous mettons plus l’accent sur la protection de la population. On ne pouvait pas attendre qu’il y ait des morts pour venir déposer des gerbes de fleurs, mais nous devons nous battre pour prévenir cela, car gouverner c’est prévoir. Nous allons associer les services des Affaires foncières, de l’Urbanisme et Habitat dans ces discussions pour leur faire comprendre qu’ils ne doivent plus vendre des parcelles en dessous des servitudes de la Snel », a-t-il déclaré en substance.

Du côté de la population, le désarroi est immense. Ainsi, elle a lancé un cri de détresse aux autorités compétentes pour que des solutions durables soient trouvées.

En attendant, plus de 90% de l’énergie consommée dans le pays provient du bois, ce qui menace les forêts congolaises. Sans oublier les conséquences sur l’économie nationale. Jusqu’à présent, la mise en œuvre des mesures d’application de la loi sur la libéralisation du secteur énergétique de 2014 ainsi que l’adoption d’une planification de l’électrification province par province, reste inexistante. D’où, une réforme de la Société nationale d’électricité doit être envisagé à cet effet.

Laisser un Commentaire