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SOCIETE

Phénomène Kuluna : les Kinois plaident pour le retour de l’opération « Likofi »

En dépit de l’annonce faite par le commissaire divisionnaire adjoint de la Police nationale congolaise (PNC), chef de la police ville de Kinshasa, Sylvano Kasongo Kitenge, pour transférer un nouveau groupe de délinquants communément appelés « Kuluna » à Kanyama Kasese (Haut-Lomami), l’insécurité dans plusieurs quartiers de la capitale de la République démocratique du Congo empire, constate-t-on. Raison pour laquelle, les habitants de Matete, Nd’jili et Masina plaident pour la reprise de l’opération « Likofi ».

En effet, ces hors-la-loi continuent de semer la peur et la désolation parmi les populations civiles. Pas plus tard que le mardi 12 avril 2022, une maman a été victime d’une attaque des Kuluna, au quartier 6, dans la commune de Nd’jili.

Selon les témoins, cette femme a été blessée au niveau de son épaule à la suite d’un coup de machette lui assené par ces bandits. Alors qu’elle résistait aux intimidations des délinquants voulant lui ravir son sac à main.

« L’insécurité est devenue grandissante dans notre quartier, alors que nous avons des bureaux de la police qui nous entourent. Des mamans qui se réveillent souvent le matin subissent des violences de la part des Kuluna. Trop c’est trop ! Nous demandons au gouvernement d’activer l’opération « Likofi », a alerté un cambiste sous couvert d’anonymat.

Toutefois, cette situation d’insécurité s’observe également dans de nombreuses communes de Kinshasa. Derrière le marché de la Liberté, non loin de l’hôpital Roi Beaudouin dans la commune de Masina, des groupes d’inciviques y traînent pour semer la désolation contre les paisibles citoyens. Une situation qui inquiète non seulement les habitants du quartier, mais aussi les élèves de cette partie de la ville.

« Que faire ? On est fatigué de ces enfants dont la plupart sont issus des familles modestes (…). Nous voulons que le gouvernement mette fin à cette situation, en appliquant l’opération Likofi », a plaidé un enseignant de l’école ITI-Masina.

Un nouveau groupe de Kuluna de Kinshasa seront bientôt envoyés à Kanyama Kasese dans la province du Haut-Lomami.

Intervenant sur les antennes de Top Congo FM, Sylavno Kasongo s’est exprimé en ces termes : « Compte tenu de la résurgence du phénomène Kuluna ces derniers jours dans la ville de Kinshasa, j’ai invité mon collègue, le général Jean-Pierre Kasongo Kabwik (Ndlr : commandant du Service national), pour qu’on harmonise afin de reprendre le transfert des inciviques à Kanyama Kasese ».

« Ces derniers jours, il y a des problèmes un peu partout dans toutes les communes. Des inciviques terrorisent, pillent et violent nos concitoyens. La police est déjà à pied d’œuvre. Nous avons déjà arrêté quelques-uns. Nous sommes prêts. D’ici à une semaine, vous verrez ces jeunes être transférés à Kanyama Kasese pour que la ville soit calme et paisible », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : « Nous en avons déjà une centaine. Nous continuerons à les traquer. Quand on sera prêt, on va inviter la presse lors de leur transfert pour Kanyama Kasese. Nous avons la cartographie de leurs bastions. Au moment opportun, nous allons faire des bouclages ciblés, les prendre sans problème et les transférer pour mettre hors d’état de nuire ces inciviques ».

En outre, le gouvernement de la province du Kongo Central a transféré deux cent jeunes délinquants appelés communément « Kuluna », mardi 12 avril,  au centre agricole du service national à Kaniama Kasese dans la province de Haut-Lomami.

D’après le ministre provincial de l’Intérieur, Serge Kuebena, ces jeunes sont venus de Matadi, Mbanza Ngungu ainsi que d’autres centres de détention du Bas fleuve.

« Cette opération marque un point décisif pour dissuader les autres criminels présumés à abandonner ce mauvais comportement», a-t-il dit. Avant de renchérir : « Ces hors-la-loi seront mis à la disposition du service national pour qu’ils apprennent un métier afin qu’il soit utile à la société ».

Au demeurant, le phénomène Kuluna a refait surface dans la ville de Kinshasa et autres agglomérations. Il revient donc au gouvernement central de prendre des dispositions nécessaires pour éradiquer ce phénomène dont sont victimes les populations.

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