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CINQ QUESTIONS

Cinq questions à Juvénal Munobo (*)

1.Le président ougandais Yoweri Museveni vient de demander au gouvernement congolais de négocier avec les terroristes du M23, mais Kinshasa rejette cette approche. Qu’en dites-vous ?

On ne doit pas chercher la solution au conflit congolais auprès de l’Ouganda, cela d’autant plus que ce pays est également considéré comme celui qui nous agresse. Il y a des informations selon lesquelles le régime de Kampala a ouvert le passage aux terroristes du M23 pour faciliter la prise de Bunagana. Makenga est à la tête de la branche politique militaire du M23 qui avait trouvé refuge en Ouganda. Au fait, l’Ouganda n’est pas un partenaire fiable. On doit donc suivre la feuille de route de Luanda qui demande aux groupes armés de déposer les armes et de rejoindre le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation en RDC (P-DDRCS) et les terroristes du M23 de se retirer de Bunagana.

2.Le président Félix-Antoine Tshisekedi sera, dans les tout prochains jours, élu président de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Pensez-vous que son investiture à la présidence de cette organisation sous régionale peut aider la RDC à ramener la paix dans sa partie orientale ?

C’est une bonne chose que le président Félix-Antoine Tshisekedi soit élu président de la SADC. Je voudrais rappeler que la SADC nous a aidés lors de la deuxième guerre, précisément lors de la prise de Kitona par des rebelles. Les pays membres de la SADC comme l’Angola, la Namibie ont bouté dehors l’ennemie qui était à la porte de Kinshasa. Il y aussi le pays de la SADC comme l’Afrique du Sud qui s’exprime clairement par rapport à l’agression de la RDC par le Rwanda. Ils ne font pas preuve de duplicité.

3.Comment réagissez-vous à la dernière sortie médiatique de l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale et président a.i de l’UDPS Jean-Marc Kabund ?

Jean-Marc Kabund était assez excessif. Même s’il y a des choses qu’on peut reprocher au régime Tshisekedi. Mais il ne faut pas oublier que Kabund était une figure emblématique de ce régime. Il n’y a pas un bilan de Tshisekedi qui serait détaché à celui de Kabund. C’est comme s’il s’autoflagelle. Je dénote de l’ingratitude dans sa démarche. Je ne peux pas agir de la même manière que lui. Car on doit savoir d’où l’on vient et assumer son passé, lorsqu’on décide de quitter un parti politique. Il y a des choses positives au régime Tshisekedi. Kabund fait preuve de manque de constance, car il est malheureux de constater qu’après avoir été avec le président au début, qu’il puisse se permettre de critiquer ce régime et de se réclamer soudainement opposant.

4.Quel votre point de vue par rapport à la nouvelle loi électorale ?

Je suis parmi les initiateurs de la nouvelle loi électorale qui a été promulguée. Je suis de G13. Il y a des options qui ont été proposées au sein de la classe politique pour la réforme électorale. Ces options vont dans le sens de la transparence, de l’inclusivité, de la moralisation de la vie politique. Nous sommes fiers, parce que nous avons pris cette initiative et donné les idées à la classe politique, mais nous ne sommes pas très contents du fait que cette loi s’est écartée des objectifs que nous nous étions assignés pour une alternance lors de prochaines élections.

5.Que dites-vous de l’occupation de Bunagana par les terroristes du M23, appuyés par le Rwanda ?

Etant donné que Bunangana, un poste important à la frontière avec l’Ouganda, est toujours aux mains des terroristes du M23, nous devons continuer à nous mobiliser tous et éviter de donner l’impression que le pays est pacifié. Nous devons tous nous ranger derrière nos Forces armées. Nous ne devons pas aller en vacance parlementaire. Mais nous devons en principe avoir une session extraordinaire pour examiner le projet de loi de prorogation qui venait d’être déposé à l’Assemblée nationale afin de l’adopter. Par ailleurs, nous demandons à notre population de collaborer avec notre force armée. Même si nous cherchons de solution diplomatique, nous ne devons pas être naïfs, étant donné que nous avons en face de nous un ennemi qui est le Rwanda.

Député national (*)

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