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CINQ QUESTIONS

Cinq questions à Jacques Issongo Mfutu (*)

1. Comment réagissez-vous à l’occupation de la Cité stratégique de Bunagana par les terroristes du M23 avec le soutien du Rwanda, après plus de deux mois ? Pensez-vous que le gouvernement a un plan B ?

Nous attendons impatiemment la reprise de contrôle de Bunagana par nos forces loyalistes et cela de manière urgente. Le plan B du gouvernement ressemble beaucoup à une propagande de guerre. Nous voulons du concret, peu importe les moyens à utiliser pour ce faire. Sauf de solutions de compromission. Nous avons l’impression d’assister à une impuissance de nos autorités face à cette situation, d’abord sur le plan militaire et en suite diplomatique où le Rwanda et l’Ouganda continuent à nous narguer, malgré nos manifestations appelant le gouvernement congolais à s’assumer en prenant des décisions fortes.

2. Vital Kamerhe annonce le début de consultations avec les différents leaders originaires de l’Est dans le cadre du rétablissement de la paix dans cette partie du pays. Comment jugez-vous sa démarche ?

La démarche de Vital Kamerhe est démocratique et louable, car la paix n’a pas de prix, dit-on, et en tant que l’un des leaders de cette contrée, mais aussi acteur politique, il a le devoir d’encadrer et sensibiliser les militants de son parti politique qui sont majoritairement dans cette région de l’Est du Congo et donc, nous estimons qu’il est en bonne position de le faire, sauf que ce n’est pas la première fois que ces consultations ou dialogues sont organisées et les résultats sont toujours mitigés. Mais, ce qui nous intéresse en ce moment, ce sont des résultats, nous en avons assez avec ces tueries, déplacement en masse de populations …

3. La Lucha était dans la rue pour réclamer la suppression de la taxe RAM. Comment vous estimez-vous après avoir obtenu gain de cause ?

La suppression de RAM par le gouvernement est une bonne chose, cela après un combat sans relâche que nous avions engagé. Ce n’était pas un cadeau. Non seulement nous attendons des explications claires qui avaient motivé l’instauration de cette taxe en violation de nos textes légaux, nous continuons d’exiger le remboursement de l’argent de tous les abonnés que nous sommes et aussi des poursuites judiciaires contre des auteurs et complices impliqués dans ce vol. Cela permettra aux autres de ne plus voler la population déjà asphyxiée par la pauvreté grandissante avec une crise économique monumentale. « Le peuple d’abord », c’est aussi l’équité et la justice sociale.

4. La Lucha ne mène plus des actions de terrain comme par le passé. Est-ce parce qu’avec le régime actuel, le social des Congolais serait en train de s’améliorer ?

Non. Rien ne va dans ce pays. Le social promis s’est soldé par une illusion, la population peine à manger 3 fois le jour.
Les infrastructures, nos routes deviennent de plus en plus impraticables et les denrées de première nécessité explosent les prix sur nos marchés, les entreprises para étatique comme la SNCC peinent à se relever, le chemin de fer n’existe que de nom, sur le plan politique, rien de bon, la gouvernance est soumise à la gabegie financière, le détournement de deniers publics et corruption sans compter l’insécurité qui ne fait que continuer dans l’Est …Nous allons reprendre les activités des rues pour très bientôt surtout pour exiger la tenue des élections dans le délais et leur transparence.

5. D’aucuns soutiennent que les mouvements citoyens sont tous corrompus et financés par l’extérieur pour de fin politique. Qu’en dites-vous ?

Il n’y a aucun financement que la LUCHA perçoit. Si quelqu’un a des preuves, il n’a qu’à rendre cela public.

(*) Communicateur de la Lucha

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